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Le Parc Pereire.

UN PEU D'HISTOIRE...

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1.

Arcachon a toujours été apprécié pour la qualité de son climat et la présence de la mer. La combinaison des deux en a fait un établissement de bains de mer réputé.

Le destin de la ville a été marqué par les frères Pereire, fondateurs de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi (propriétaire de la ligne entre Bordeaux et La Teste), qui ont décidé de prolonger la ligne de La Teste jusqu’à Arcachon. Les frères Pereire développèrent ainsi le tourisme estival et thermal. Ces deux objectifs se reflétaient l’un dans la ville d’Eté longeant le bassin et l’autre dans la ville d’Hiver juchée sur une dune surplombant Arcachon. C’est dans la ville d’Hiver que nous pouvons voir les fameuses villas arcachonnaises et le magnifique Parc Mauresque qui abritait autrefois le Casino de la Forêt ou Casino Mauresque. 

En poursuivant la route depuis la ville d’Hiver jusque vers le bassin et le centre de thalassothérapie, nous traversons la ville de Printemps qui va jusqu’à la source des Abatilles. Construite au milieu d’un parc arboré, la ville de Printemps a su préserver espaces verts et douceur de vivre. Les charmantes villas côtoient les sites naturels : le plus bel exemple en est le Parc Pereire, où urbanisme rime avec environnement. La pinède s’étend jusqu’au bord du Bassin pour former la plage Pereire : une étendue de sable fin bordée d’une longue promenade piétonne et d’un jardin maritime verdoyant. La promenade a été créée en 1978 sous le mandat de Robert Fleury, alors maire d’Arcachon.

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2.

LES FRÈRES PEREIRE

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3. Emile en bas à gauche et Isaac

en haut à droite

Les frères Pereire ne furent pas seulement hommes d’affaires, fondateurs du Crédit Immobilier, développeurs du chemin de fer en Europe, du transport maritime avec la Transatlantique et de la banque moderne, ils furent aussi des sylviculteurs avertis à qui l’on doit le boisement qui permirent l’assainissement de 13 000 hectares de landes autour des domaines Pereire de Marcheprime Croix-d’Hinx, Caudos, Cestas….

 

Emile Pereire est né à Bordeaux le 12 Frimaire an IX (3 décembre 1800) de Isaac Rodrigues Pereire, assureur et de Rebecca Lopes Foncesa, tous deux issus de vieilles familles israélites d’origine du Portugal installées depuis longtemps à Bordeaux. Son frère Isaac y voit le jour également le 25 novembre 1806. Dans la famille des Pereire, on peut citer le grand père des Pereire, le Docteur Pereira qui fut précepteur des jeunes sourds à la cour du Roi Louis XV. Le Docteur Pereira, grand homme de son époque,  développa la première langue des signes et fut aussi traducteur des langues de Polynésie et mathématicien. 

 

Emile tout comme son fils Emile II furent notamment le Président de la Compagnie des Chemins de Fer du Midi, et c’est à travers la Société Immobilière d’Arcachon, filiale de la Compagnie du Midi, que la ville d’Hiver fut créée. Emile fut élu député aux législatives de 1863. Son frère Isaac le fut en même temps de même que son neveu Eugène (fils de Isaac). En 1864, le siège de conseiller général du canton de la Teste étant renouvelable, ce fut son gendre Charles Rhoné, époux de sa fille Cécile Pereire (née en 1826) qui saisit l’occasion.

L'HISTOIRE DU PARC PEREIRE AU SEIN DE L'HISTOIRE D'ARCACHON

1736 : le captal Alain-Amanieu de Ruat fait ensemencer la dune de Bernet pour la fixer.

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4. La dune vue de la mer en 1959

1857 : la ville d’Arcachon fut créée par décret impérial. Lamarque de Plaisance en fut le premier Maire.

1859 : le 10 octobre, Napoléon III vient à Arcachon. Emile Pereire achète, en partie pour lui, en partie pour la Compagnie du Midi, 98 hectares de forêt domaniale pour y fonder une ville d’hiver destinée aux malades de la tuberculose.

Le 17 novembre, Emile Pereire fit une acquisition de parcelles contigües de 53 hectares situées en bordure du Bassin d’Arcachon « au-delà de la Chapelle » pour initialement, la réalisation d’un parc-casino. Cette nouvelle acquisition resta dans la famille Pereire pour devenir le Parc Pereire que nous connaissons.

1861 : bénédiction du clocher de Notre Dame.

1862 : démarrage de la construction de la Villa Pereire par Gustave Alaux (un des premiers architectes de la ville d’hiver) sur les plans de l’architecte Paul Régnauld. Paul Régnauld , neveu d’Emile Pereire, ingénieur, architecte et urbaniste de la Compagnie du Midi dressa les plans de la ville d’hiver, du Casino Mauresque et de nombreuses villas à Arcachon. Pour les Pereire, Il conçut la Villa et le Parc que nous connaissons.

1863 : le 16 août, inauguration du Casino Mauresque.

Le 4 octobre, nouvelle visite de Napoléon III à Arcachon accompagné de Prosper Mérimée et Emile Pereire. La villa Pereire est terminée et peut accueillir Napoléon III. La Villa était une merveille architecturale dans le genre des chalets de Bade-Wurtemberg. Elle se trouvait au niveau de l’allée des Floralies.

Rapidement, le domaine devint une attraction de la ville si bien qu’il fallait montrer une autorisation au gardien pour entrer dans le Parc. 

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5. La villa lors de la visite de Napoléon III

(photo A. Terpereau) 

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7. L’arrière de la villa 

1869 : le conseil municipal d’Arcachon ayant été dissous, Lamarque de Plaisance donne sa démission de conseiller municipal à la Teste et se présente à Arcachon. Il est battu par la liste Rhoné-Pereire. 

 

1875 : 6 janvier, mort de Emile Pereire. A sa mort, le domaine passa à Cécile et Charles Rhoné, fille et gendre d’Emile. A partir de ce moment, la villa Pereire resta dans la famille jusqu’en 1959.

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8. Cécile Rhoné-Pereire 

Pendant cette période, quelques modifications ont vu le jour, comme l’aménagement du Parc avec les allées, les bâtiments annexes (écuries, maison du gardien, bâtiment du résinier, bâtiment des bains…) ainsi que les clôtures du Parc dont un vestige subsiste avenue de l’océan.

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9. Le bâtiment des bains 

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10. La villa, la plage et le bâtiment des bains 

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11. La villa

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12. La plage Pereire

1879 : le 23 août, le Roi d’Espagne Alphonse XII est reçu à la villa Pereire. Il est notamment accompagné de sa mère, la Reine Isabelle II et du Marquis de Molins, son ambassadeur. Le Roi, veuf à 21 ans, voyageait sous un pseudonyme et vint à Arcachon pour rencontrer l’Archiduchesse Marie-Christine d’Autriche avant un mariage arrangé. L’Archiduchesse séjournait avec sa mère et ses dames d’honneur dans la Villa Bellegarde dans la ville d’hiver, non loin de la villa Monaco où se trouvait le Roi.

Cécile Rhoné décora la villa ainsi que les allées aux couleurs de l’Espagne, avec des fleurs rouges et jaunes et y installa ses hôtes. Le Roi fut tellement ravi de sa visite qu’il y revint une deuxième journée.

Cette visite était un remerciement du Roi aux Pereire pour la construction du chemin de fer au nord de l’Espagne. L’Archiduchesse arriva la première avec sa mère et deux dames d’honneur, sans hommes ni domestiques dans une voiture à toit d’Arcachon. Le Roi arriva peu après, également avec une voiture d’Arcachon. Le Roi était accompagné du Duc de Sesto et du Marquis de Molins, sans valets de pied. Après le déjeuner, l’Archiduchesse et sa mère se promènent dans le Parc. Cécile Rhoné avait fait garder le Parc afin d’être sûre qu’il n’y ait personne à l’intérieur.

Au départ du Marquis de Molins, ce dernier décrivit la Villa comme « une Villa de fée et un rêve réalisé ».

Le lendemain, le Roi revint ainsi que l’Archiduchesse et sa mère sans sa suite. A la suite du déjeuner, le Roi et sa fiancée se promenèrent longuement dans le Parc.

Les jours suivants (les 25 et 26 août), le Roi visita Arcachon. Mais, le 27 août, le Roi et sa promise revinrent se promener dans le Parc Pereire. Plus précisément, cette promenade se déroula près de la cabane du résinier et du banc des amoureux. Selon une tradition, la cabane aurait abrité les amours du jeune couple.

A la suite de cette visite, la Villa devint un lieu de pèlerinage pour les espagnols et la famille Pereire dut envoyer un grand nombre de cartes postales de la Villa. 

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13.

Ensuite, quelques aménagements autour du Parc virent également le jour au fil du temps, comme l’aménagement de la route allant du Parc Pereire au Moulleau (inauguration le 16 février 1908). C’est à cette période que Mr Veyrier-Montagnères, maire d’Arcachon de 1897 à 1922, crée une Société de tir aux pigeons sur un terrain concédé par la Ville… (Inauguration le 2 août 1908).

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14. Le Parc au début du XX siècle (vers 1907) 

1940 : la Villa est réquisitionnée par les Allemands qui se sont installés dans la région. La famille cacha le vin Palmer de la cave afin que l’occupant ne se saisisse pas des précieuses bouteilles. (Cru classé Margaux que les frères Pereire avaient acquis en 1853)

 

1959 : La famille décide de vendre le domaine, faute de moyens financiers pour assurer l’entretien du Parc et la restauration de la Villa. La Villa fut malheureusement détruite. Les écuries, seul bâtiment debout datant de l’époque, subsistent.

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15. Le parc Pereire en 1957

avant le lotissement 

Le projet de lotissement connut plusieurs phases :

  • La première était l’aménagement d’un golf, mais la décision fut prise de le construire à son emplacement actuel à la Teste,

  • Puis, la famille Pereire demande à Daniel Féau de lotir le Parc. Ce partenariat ne dura pas car le promoteur ne respectait pas les spécificités du Parc. A cette époque fut créée l’avenue du Parc Pereire et quelques villas avant que la famille ne reprenne les rennes de cette opération,

  • Le Parc fut donc partagé entre les descendants et un premier cahier des charges fut établi, spécifiant les astreintes et les normes, comme la superficie minimum de 1000 m2 par parcelle, le garage intégré dans la maison, le toit en tuile (non mécanique), villa avec un étage maximum… etc…
     

 

Le lotissement du parc fut lent et continue encore actuellement avec les dernières parcelles en construction. Ainsi, on peut déterminer quatre phases allant du nord au sud :

  • La phase Féau autour de l’avenue du Parc Pereire 

  • La phase années 60-80, constructions au cœur du Parc autour des allées cavalières. Construction de la piscine ainsi que des tennis,​

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16. Le Parc en 1964

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17. Le Parc en 1979

  • La phase années 90 qui vit la décroissance du rythme des constructions, qui se font alors plutôt en bordure du Parc

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18. Le Parc en 1993

  • La phase années 2000 dans la zone autour de la plage des Abatilles 

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19. Le Parc en 2000 

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20. Le Parc en 2004

LES VESTIGES DE L'ÉPOQUE DES PEREIRE

De cette aventure, il reste de précieux témoins du passé comme les vestiges du pont de pierre, allée des Floralies, les vestiges de la porte de la mer boulevard de l’Océan, les vestiges de l’escalier de la dune, les allées cavalières et enfin les écuries Pereire. 

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21. Le pont de pierre allée des Floralies aujourd’hui 

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22. Le pont de pierre allée des Floralies en 1959

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23. L’escalier de la dune à l’époque

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24. L’escalier de la dune un peu enfoui aujourd’hui 

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25. L’escalier de la dune avec sa rampe en béton imitation bois 

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27. Les restes de la grille... 

un peu rouillés...

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29. A comparer à la splendeur d’antan 

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30. Les écuries en 1959 

Historique réalisé par Cécile Queille.

Merci à Benoit Reverdy, descendant de la famille Pereire, pour les précieuses informations et anecdotes fournies sur le Parc Pereire. 

Les photos d'époque nous ont été confiées majoritairement par la famille Pereire et ne doivent pas être utilisées dans un autre contexte que cet historique.

Les photos sont strictement réservées aux adhérents et ne doivent pas être reproduites :

  • Les photos numéros 3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 12, 13, 22, 23, 26, 29 et 30 sont propriété de la famille Pereire,

  • Les photos aériennes 15 à 20 proviennent de l’IGN et la photo 14 d’un plan ancien d’Arcachon,

  • Les photos numéros 6 et 9 : Crédit Les Enfants Terribles du Moulleau,

  • Les photos numéros 1, 2, 21, 24, 25, 27 et 28 ont été réalisées par Cécile Queille.

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